Jeudi 12 mai



Rencontre avec Maria Teresa de Bellis, responsable de la bibliothèque de l'académie de France à Rome et avec Raffaella Carchesio, Bibliothéquaire adjointe.
Rencontre avec les pensionnaires de la Villa Médicis.




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Visite de la minuscule église de San Carlino alle Quattro Fontane du Borromini.
Déjeuner à l'antica Fiaschetteria Beltramme, restaurant tout aussi bien connu sous le nom de Cesaretto.
C'est en effet Cesaretto Beltramme qui ouvre cette sympatique "fiaschetteria" en 1886, Cesaretto Guerra en reprend la direction et la transforme dans les années 30 dans le restaurant des écrivains, des artistes et des grands journalistes de l'Italie d'antan. Viennent déjeuner ici, à deux pas de la Via Margutta et de la Piazza del Popolo De Chirico, Guttuso, Schifano, Burri, Maccari, Moravia, Pasolini, Soldati, Calvino, Corradi, Viola, Dondero. Flaiano e Fellini y passent leurs journées et écrivent ici les scénarios de La Dolce Vita et de Huit et demi.
Le restaurant est resté identique, pris en gestion en 1993 par Cesaretto Fazioli qui s'est engagé avec l'ancien propriétaire pour laisser venir déjeuner au même prix fixe de l'ancienne gestion tous les vieux clients qui voulaient s'y retrouver encore. L'usage est pris qu'ils viennent prendre leur repas avec l'adorable personnel de service à midi autour de la grande table centrale pour goûter un menu qui n'a pas changé : tonnarelli cacio e pepe ou pomodorini et basilic, fettuccine al sugo d'arrosto, straccetti, abbacchio al forno, pollo alla cacciatora, desserts maison. Chianti ou vin des Châteaux.




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Visite du quartier du Pigneto
Lecture collective de l’article de Pier Paolo Pasolini La scomparsa delle lucciole et d'extraits des Scritti Corsari au bar Necci, le célèbre bar d'Accattone, lieu majeur de la flânerie romaine.


Séminaire sur les livres de Gianni d'Elia Le stragi del petrolio, Riscritti corsari.
Rencontre avec Davide Nota, poète et directeur de la revue La Gru et de la maison d'édition indépendante Sigismundus.




Présentation aux étudiants de l'antologie Calpestare l'oblio, de la revue La Gru, de la maison d'édition Sigismundus, des livres de Roberto Roversi et lectures de La gettata del cielo de Augusto Amabili.






L’aureola d’uranio sul cranio della vallata
fa da passerella
al male che sfila
in una notte stupidamente amica
dove tintinna e rintocca l’ugola
della campana paesana
e una croce
fortunatamente di luce
raggiunge la fronte e la benedice.


Oeuvre signalée au prestigieux prix de poésie Sandro Penna di Città della Pieve, La gettata del cielo raconte le magma visionnaire et intérieur d'un jeune habitant de la vallée du Tronto.
Augusto Amabili est né en 1976 à San Benedetto. Il vit et réside dans le petit village de Spinetoli où il travaille comme ouvrier dans une industrie de chaussures. Ses textes sont publiés par La Gru, dans les antologies «La poesia e lo spirito» et «La dimora del tempo sospeso». Il a publié son premier livre La convalescence pour les éditions Fara.




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Visite à l'association culturelle Beba do samba, bar nocturne et foyer de rencontres dans la Rome d'aujourd'hui, lieu de rencontres, concerts, performances, expositions. Discussion avec ses fondateurs.
Le Beba do Samba se rèclame de l'archipel SCEC et accepte aussi les payements en SCEC

Découverte du quartier de San Lorenzo, visite au cinéma Palazzo occupé.


Les habitants du quartier romain de San Lorenzo s'opposent à la fermeture d'un ancien cinéma de quartier et à sa transformation en salle de Loto. Manifestations, rencontres, lectures et concerts (notamment de la Banda di piazza Vittorio) se succèdent depuis quelques jours.







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Entre-temps à la Villa Médicis a lieu une émeute en faveur des lucioles, les pensionnaires de l'Académie arrêtent l'habituelle désinfectation antimoustiques et sauvent les lucioles du Bosco, suite à l'apparition dans leur boîte email en début d'après-midi d'une lettre de Magic Malik:

Petites loupiotes, bulles des gazeuses nuitées, seront gazées ce soir.
Nous compatissons à leur sort.
Dès la nuit tombée, nous pourrons les voir une dernière fois, écouter leurs histoires en morse sur des nuits plus habitées que les «néonphytes» que nous sommes en matière de rêves éveillés et d'obscurités savons l'envisager.
Nous imaginions faire signer une pétition pour leur sauvegarde, les recueillir dans nos maisons pendant la désinsectificationné. Mais le réalisme l'emporte, car les enjeux économiques liés à la manne que représentent les moustiques pour les sociétés qui proposent leur destruction temporaire (le gazage est nécessaire tous les mois) valent bien plus que nos petits éclats d'étoiles dispersés dans les jardins.
Lumières intervégétales, "au revoir"!. A l'année prochaine peut-être...

PS. Il n’est pas interdit d’espérer qu’un jour, des actions politiques serviront la survie et la prospérité des lucioles de la Villa Medici...